Voici un extrait (page 15) du rapport de l’OCC (office of the comptroller of the currency) l’organisme de contrôle des banques dépendant du trésor US.
Ce rapport fait un état des lieux sur les contrats de produits dérivés (tous les trimestres) détenus par les banques aux USA.
On apprend ainsi que les contrats sur produits dérivés aux USA représentent 222 trillions de dollars ou 222 000 milliards de dollars, 3 fois le PIB de la planète (70 000 milliards de dollars US).
Source : http://occ.gov/topics/capital-markets/financial-markets/trading/derivatives/dq212.pdf
Cependant, le plus extraordinaire n’est pas là. En effet, plus de 207 375 milliards de dollards de ces contrats sont détenus par 4 banques dont 69 238 milliards détenus par JP Morgan Chase.
Comment réguler de tels montants ? Surtout, que se passerait-il si un de ces organismes financiers faisait faillite ?
Près de 13 000 milliards de ces contrats (+ de 12 000 milliards pour les 4 principales banques) concernent les fameux CDS, les métastases du système (Credit Derivatives page 8/37) qui doivent se retrouver sur les lignes de compte en cas de défaillance (ils sont hors bilan).
Bâle II et III n’apportent aucune réponse puisque « pour ce qui est de déterminer les couvertures admises au titre de l’exigence de fonds propres en regard du risque d’ajustement de valorisation sur actifs (CVA), les dispositions de Bâle III indiquent que « les CDS par tranches ou qui offrent une protection contre les pertes au énième défaut ne sont pas des couvertures CVA éligibles. » (document Bâle III, paragraphe 99, portant ajout d’un paragraphe 103 dans l’annexe 4 du dispositif de Bâle).
Et, je cite le comité de Bâle, « Les CDS par tranches et les CDS offrant une protection contre les pertes au énième défaut ne sont jamais admissibles. C’est, en particulier, le cas des instruments liés à une note de crédit et des positions de premières pertes. »
Source : BIS : Comité de Bâle sur le contrôle bancaire
GILLES BONAFI